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Le lapin de troie
21 mai 2006

Sang

sb023

Sur le marché il y avait des gens qui crient comme si c'était la fin du monde pendant que d'autres faisaient la quête pour la construction de mosquées. Les mêmes barbus vendaient " Ce que pensent vraiment les français de l'Islam", "comment élever votre femme" et ne ressemblaient pas aux dupont. On pouvait manger cacher, halal, indien, asiatique.

Le marché de garges était en forme de cercle approximatif à cinq minutes de chez moi avec toujours un paquet d'élèves y travaillant et la possibilité de s'arrêter au retour acheter du pain à Mala Market mon épicerie- indienne- attitrée. J'ai toujours une ou deux poches Mala Market dans un tiroir dont une souhaitant le premier de l'an en lettrages indiens.

Mala Market se trouvait en direction de Sarcelles, juste avant la gare, sur les murs étaient tagué CDI, je ne comprenais pas qu'on puisse taguer "vive le centre de documentation et d'information" jusqu'à ce que je comprenne qu'il s'agissait de la Cité Des Indous. A la cité des indous il y avait effectivement quelques indiens, pakhistanais, sri lankais.Les hommes étaient moustachus dés l'adolescence et les femmes devenaient des ombres qu'on apercevaient parfois et qui sortaient en petits groupes.

Un peu plus loin il y avait le marché de Sarcelles: trois fois plus grand au moins. Si Garges est un lieu, Sarcelles ressemble un peu plus à une petite ville avec son grand centre commercial dont le nom m'échappe et que google nomme "les flanades", Garges a ses franprix, son Cora, supermarché triste,triste,triste et ses petites épiceries communautaires en bas des tours.

Le marché sarcellois c'est deux longues lignes droite avec plus de bric à brac. Une fois les vendeurs de nourriture dépassés, des chaussures,des vêtements, des disques antillais, un peu de tout, beaucoup de n'importe quoi  pour pas grand chose. Tout s'achetait en quantité gargantuesque, celle des familles nombreuses.

Ces deux marchés là étaient bourrés de chaleur avec leurs poncifs, leur excés, leurs odeurs, leurs couleurs.

L'année de la coupe du monde 2002 c'était trés amusant car la Turquie et le sénagal étant finalistes, on trouvait beaucoup de maillots de ces deux pays, portés fiérement. La fierté c'était un mot important là bas, les gamins étyaient fiers de leur survet lacoste jaune or, surtout si ils n'en avaient qu'un et le portaient tout le temps. Fiers de ce qui restait, se construisait ou s'imaginait.

J'y retournerai un jour derrière la gare, reprendre un bain de vie.

Tout ce qui me vient en tête à l'instant c'est qu'il y avait des tshirts 95 sang 40 garges et que je n'en ai pas acheté, sinon je l'aurais mis pour mon centième message içi.

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